Interviews

The ARRS

The Arrs

Samedi 23 Juin 07 (Hellfest)

Samedi 18h15, il est l’heure pour moi de rencontrer “The ARRS” qui ont assuré de main de maître un set dynamique en ce début d’après-midi. Rendez-vous donc au « gathering », salle de sport aménagée en lieux de rendez-vous presse. Lorsque j’arrive Nico est en pleine lecture d’une interview parue récemment dans la presse et s’amuse de tout ce qu’il a pu raconter à ce journaliste. Sera-t-il aussi bavard avec moi ? ;) Après un accueil chaleureux et une bise à chacun des membres du groupe (et oui je suis sûre de faire des jalouses là :p ), je commence mon entrevue avec Nico, Toki et Jérôme.

The Arrs

Bboo : « Bonjour, avant tout je tenais à vous féliciter pour votre prestation de tout à l’heure. Ca s’est très bien passé, vous devez être satisfaits ? »
Nico : « Là, on a atteint notre objectif… s’amuser. »

Bboo : « L’objectif c’est ça ? Se faire plaisir ? »
Nico : « oui, c’est ça, se faire plaisir… sans arrêt ! »

Bboo : « Question classique, est-ce que tu peux nous présenter le groupe, nous dire quelle est la participation de chacun à l’élaboration des albums ? »
Toki : « Euh, c’est plus d’une question en une… » ;)
Nico : « En fait, on a 2 albums. « Et la douleur est la même » en 2005 et « Trinité » qui est nouveau en 2007. Pour le mode de composition, ce n’est pas compliqué. Pour le deuxième album on s’est mis un challenge de faire un album en 6 mois après la sortie du précédent. En fait on s’est tous vu pratiquement tous les jours, surtout les guitaristes (et pendant les apéros )... Donc une grosse part d’investissement sur cet album là. C’était un beau défi. »

Toki : « Ouais, une belle aventure… »

The Arrs
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Bboo : « Se voir tous les jours, j’imagine que c’est pas facile ? »
Nico : « Ah si, c’est ça qui est bon ! On se n’est pas embrouillé une seule fois… Enfin si… mais on s’embrouille tout le temps pour rigoler ! »

Bboo : « C’est bientôt les 10 ans du groupe... »
Nico & Toki : « Ah ouais… oh M.(bip)… Ah ben merci »

Bboo : « Je suis désolée de vous le rappeler aussi violemment… ;) »
Nico : « Ben ouais, ouf ! En septembre 2008, Ca fera 10 ans … »

Bboo : « Et c’est quoi les secrets de la longévité ? »
Nico : « De faire passer la musique avant tout ! »
Toki : « C’est d’être avec des potes dès le début. De triper le son… A partir du moment où tu as la cohésion, l’amitié…»

Bboo : « Est-ce pour les 10 ans, vous prévoyez un « concert anniversaire », une surprise pour les fans ? »
Toki : « Oui, je pense qu’il faut qu’on prévoit quelque chose. On n'en a encore jamais parlé, mais éventuellement il pourrait y avoir quelque chose de spécial sur Paris. »
Nico : « Pour les 10 ans du nom… En fait, le nom s’est formé avant que le groupe soit complet. C’est beau hein ? »
Toki : « A priori, ce serait plus avec les potes avec qui on a tourné… »
Nico : « Ouais, et les fans… Un concert privé… »

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Bboo : « Pas trop privé… ! »
Nico : « oh non… 10.000 personnes… Au moins un gymnase quoi… »

Bboo : « D’ailleurs au niveau « tournée », vous avez plusieurs dates avec Zuul Fx. »
Nico : « Ouep, ça commence là, à la rentrée. »

Bboo : « Nico, si je ne me trompe pas, tu étais, comme Steeve, au concert de DevilDriver. On a eu un duo mémorable pendant ce concert... » (Dez Fafara & Burton C. Bell)
Nico : « Ouais, enfin mémorable… Je trouve ça pourri ! »
Toki : « Ouh là !» ;)
Nico : « Pourtant je suis super fan… Je suis vraiment fan mais là… C’était un peu de l’impro, mais c’était rigolo. Les mecs se regardaient, tu vois un peu genre : « Eh, faut que tu chantes… »… »

Bboo : « Alors est-ce qu’on peut imaginer, en mieux, en beaucoup mieux, un duo Zuul Fx – The , vous y avez pensé peut-être ? »
Nico : « Ouais, ça peut se faire sur un live… »

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Bboo : « Donc je note que pour « L’empreinte », la prochaine date où vous êtes ensemble, j’aurai le bonheur de voir le duo ? »
Toki : « Ah ouais carrément ! »
Nico : « Ouais, on pourrait faire des basses sur un morceau peut-être. Mais il faut déjà qu’on ait le temps de se voir avant pour travailler ça bien. Mais c’est vrai que (Nico se met à chanter) « I hate you ». Ah c’est bon ça ! Celle-là, elle est bonne… »

Bboo : « Ah ! Ce serait donc plus un morceau de Zuul FX avec The ARRS ? »
Nico : « En fait, je connais Zuul Fx surtout en Live, j’écoute pas trop en album et c’est vrai qu’il y a certains passages qui sont graves !... Ouais pourquoi pas ça peut être marrant pour le sketch de travailler un truc, faire une apparition à droite à gauche… Ouais, c’est une idée !»

Bboo : « En général, l’ambiance entre les groupes est bonne ? »
Toki : « On se croise, mais on a pas toujours le temps de discuter avec tout le monde mais là, comme on se croise plusieurs fois, on se connaît un minimum. »

Bboo : « Le Trabendo, La Boule Noire, l’Elysée Montmartre sont des salles qui accueillent facilement du métal, est-ce que c’est difficile de trouver des salles en France, de promouvoir le métal ? »

Nico : « À Paris, c’est super dur ! Y’a beau avoir des salles, si les groupes n’ont pas tourné avant, s’ils n’ont pas un nom, ils ne jouent pas. »
Toki : « Effectivement t’as pleins de grandes salles où une fois que tu es confirmé, tu peux aller jouer. Mais pour les groupes qui ont besoin d’être confirmé, qui ont besoin de tourner dans des salles intermédiaires, des salles un peu alternatives, y’en a pas vraiment, pas beaucoup. »
Nico : « À part le Batofar ou les petites péniches où les conditions sont vraiment pas… »

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Toki : « Et même pour jouer dans ces toutes petites salles, il faut vraiment au minimum une démo, avoir fait quelques concerts parce que tu peux jouer que comme ça sur Paris. »
Nico : « T’as pas de salles « découvertes », alors qu’à l’époque quand on a commencé, y’en avait grave. »

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Toki : « Nous même, on a attendu 3 ou 4 ans avant de jouer une fois sur Paris dans un bar. Et avant c’était pas possible parce que t’avais rien à faire écouter ou parce que c’était du métal justement. »
Nico : « avant t’avais le Dunois c’était LA salle qui donnait la chance aux groupes qui n’avaient rien et elle a fermé en 2002-2003, je crois. » (NDR, Le Dunois existe toujours, mais fait actuellement dans "l'art contemporain")
Toki : « En fait, c’est facile de tourner à Paris dans les salles bien si t’es un minimum confirmé, mais si t’as besoin de te faire connaître c’est pas évident du tout et c’est justement là qu’il faut être motivé, aller aux sorties de concerts, aller flyer, aller brailler ton nom ce qu’on a fait pendant longtemps. »
Nico : « … de la promo agressive… de la street promo, il n’y a que ça de vrai en France. Sur Internet, on a beau dire, ce n’est pas ça qui fait vraiment avancer les choses »

Bboo : « Pourtant la génération MySpace a permis a beaucoup de groupes de se faire connaître »
Nico : « Oui, mais il y en a pas mal qui reste derrière leur ordinateur aussi. Ca ne bouge pas forcément en concert. Mais c’est vrai que c’est un beau support, d’ailleurs on n’a même pas de site, on n’a que le MySpace. »

Bboo : « A quand le site alors ? »
Toki : « C’est vrai que le MySpace, ca marche tellement bien qu’au final, je pense que même si on avait eu un site, il aurait été moins squatté que le MySpace. Myspace, c’est clair, c’est simple, t’as une fiche, tu vois un petit peu tout, des vidéos, du son… »
Nico : « Après t’as YouTube, où tu peux tomber sur des dizaines de vidéos. »

Bboo : « Puisqu’on aborde le sujet des vidéos, Tous vos clips sont des extraits de vos concerts… »
Nico : « Ouep c’est des montages »

Bboo : « Est-ce que vous envisagez de faire un clip ‘scénarisé’ ? »
Nico : « Parce qu’en fait si tu veux, dans l’esprit de The ARRS, on va essayer de tenter l’aventure et de voir comment ça fait de jouer la comédie mais pas genre playback et sans playback y’a pas de clip. »

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Bboo : « Si demain, je vous donne un budget illimité, un truc de folie, vous auriez une idée de concept ? »
Toki : « Perso je vais aller voir mon boss qui est le frère de Michel Gondry et je lui demande qu’il nous fasse un truc. Tu vois Michel Gondry, il a fait les clips de Björk, de Daft Punk, il a tourné des films. »
Nico : « Ah ouais, si tu as de l’argent, on peut avoir un truc de malade ! Même pas besoin d’avoir d’idée… on lui file la chanson, et c’est lui qui fait ! » Toki, « Ouais c’est ca… avec 500.000€, un truc comme ça, y’a peut être moyen… »

Bboo : « Ah ben j’suis désolée, j’ai pas la thune en fait, je vous l’avoue… »
Toki : « Ah tu nous as berné… »

Bboo : « Pour revenir au métal français, on peut dire qu’il a du mal à s’exporter. Ne pensez-vous pas que le fait que tous vos textes soient en français n’est pas un frein à cette exportation ? »
Nico : « Si bien sûr, mais y’a assez de gens à conquérir en France. Y’a un message à faire passer. On y a déjà pensé, on a déjà écrit toutes les traductions de tous les textes du premier album… On attend, on veut que se soit le bon moment… »

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Toki : « Quand on a commencé le groupe, on ne s’est jamais donné d’objectifs spéciaux, si ce n’est de triper ensemble. Et à la base quand on a fait nos sons, on n’avait aucune prétention d’aller jouer à l’étranger. On ne voit pas l’intérêt de chanter en anglais car les gens ne le comprennent pas… »
Nico : « enfin les français… c’est mieux de roder le set » ;)
Toki : « enfin, ici en France dans notre pays, on peut faire passer un message qui ne passerait pas forcément en anglais…. Mais c’est vrai que c’est un frein. »
Nico : « Malgré tout notre message est surtout scénique, on a des propositions dans les pays de l’Est, en Espagne, en Angleterre, du Québec… Mais pour réaliser une tournée, il faut partir pour faire des dizaines de dates et c’est vrai qu’on travaille tous et on ne peut pas se permettre de prendre des jours pour partir comme ça, alors qu’on peut jouer en France tous les week-ends. »

Bboo : « J’imagine que cela doit être difficile de concilier music et travail ?»
Nico : « Oui c’est difficile pour certains »
Toki : « On essaie de s’arranger, par exemple on a parfois quelqu’un qui remplace notre bassiste car il a des impératifs qui font qu’il bosse le week-end, de nuit… On essaie de parer à ça avec un bassiste de remplacement, pour ne pas annuler de dates. »
Nico : « Ce qui est sûr, c’est que si cela doit marcher, il y aura tout le monde qui sera à fond dedans. Mais à l’époque actuelle, on ne peut pas se permettre de tout foutre en l’air pour la musique…. Je dis ça mais on fait de la musique tous les jours ! » ;)
Toki : « Mais c’est vrai qu’on a essayé de trouver, de faire en fonction de la musique. Nico et un des guitaristes travaillent dans les écoles comme ça ils ont les vacances de libre, ils peuvent gérer un peu. Moi je travaille dans une boîte où on fait du merchandising métal donc les gars sont habitués… »

Bboo : « Etes-vous satisfait de votre « Hellfest » ? »
Nico : « On voulait un bon concert, on a eu zéro ‘couilles’ sur scène. »
Toki : « Ca nous a permis de regarder le set de Machine Head et Hatebreed sur scène et c’est cool. T’as un peu l’impression d’être un gamin. Ca nous a permis de taper des photos avec les gars de Machine Head, c’est l’autre côté de la scène. »
Nico : « les mecs se prennent pas la tête. C’est ça qui est rigolo dans un festival, c’est que tu vois ça de l’intérieur. »
Tiko : « C’est vrai qu’on a l’opportunité de passer de l’autre côté du miroir. »

Bboo : « Pour finir en beauté, vous avez peut être une petite anecdote, un souvenir de scène ? »
Toki : « Oh oui, ben oui, surtout sur Nico ! C’est plus drôle quand c’est Nico ! Ben pas exemple on a joué dans un festival à Nice là y’a quelques semaines… »
Nico : « Oh, je pensais pas que tu la sortirais celle-là !... En fait, j’avais le pied sur le retour et j’ai dérapé. J’ai eu une perte d’équilibre et je suis tombé sur le cul une première fois. En voulant me relever, je suis retombé… J’ai fait double gamelle sur au moins 5 mètres… genre, et boum…. Et boum…c’était un peu "fallen dance", comme ça à la première chanson. »

Cette dernière question sera alors le début d’une partie de rigolade et marquera la fin de notre entrevue. Après les avoir remerciés et leur avoir donné rendez-vous pour la date du 10 octobre à L’Empreinte, je reprends mon matos photo et repars « au coeur de l’arène »…

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