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Ben Barbaud

Ben Barbaud

19 mai (Hellfest 2009)

L'édition du Hellfest 2008 nous avait permis d'oublier la pluie et les petits soucis de la précédente édition. Nouvelle organisation, site revu, programmation variée, l'edition 2008 avait permis de placer le Hellfest sur la liste des festivals métal européens à ne pas manquer. Chacun se pose donc la question, l'edition 2009 confirmera-t-elle ?
Nous avons la chance de nous entretenir avec son organisateur Ben Barbaud afin d'en apprendre plus.

Fab : Avant tout, ton premier sentiment, à quasiment un petit mois avant le début du Hellfest 2009 ?
Ben : Un mois avant… Et bien, serein, tranquille, posé.
Tout à l’air de bien s’imbriquer pour l’instant, mais bon, j’ai tellement été habitué à avoir des surprises de dernière minute… Mais on est quand même prêt.

On a eu pas mal de petites annulations ces derniers temps donc il a fallu faire face, mais sinon, sur le reste, tout va bien, les premières barrières se montent samedi (ndlr : donc, le 23 mai), c’est parti quoi ! Dernière ligne droite, on sent que c’est comme si c’était demain quoi.

Fab : C’est le « money time ».
Ben : Voilà.

Ben Barbaud

Fab : Justement, quelles sont déjà les premières satisfactions ou contraintes dans les démarches vis-à-vis de la dernière édition ?
Ben : Ben tu sais, l’an passé on avait à cœur de prouver au public qu’on était capable d’organiser un festival de cette ampleur dans de bonnes conditions. Que le public reparte avec le sourire, parce qu’il a vu de bons concerts mais aussi parce qu’il a eu le sentiment d’avoir été bien accueilli, d’avoir passé un bon moment, également parce qu’il n’a pas trop attendu, qu’il a bien rigolé avec les copains au camping…

Donc, vu que les gens avaient l’air d’être satisfaits, on n’a pas voulu casser la dynamique de l’année dernière. Les gens qui ont participés au Hellfest l’année dernière ne devraient pas être surpris, le site est quasi-identique.

La différence par rapport à cette année, c’est qu’on a voulu franchir un cap de façon artistique en se disant qu’on allait essayer d’aller chercher des artistes, d’une trempe un peu différente en allant chercher des têtes d’affiche qui financièrement étaient peut-être moins à notre portée par le passé.
On était hésitant à les booker, puis là, on a pris le pari de le faire. Ca à l’air de bien fonctionner là, aujourd’hui les gens ont l’air de répondre présent, les places se vendent bien. Tant que le public suivra, moi j’ai envie de dire que mon métier c’est de proposer un concept avec des groupes sur trois jours, et que si les gens adhérent, ben y’a pas de raison que ça s’arrête, hein ?!

Fab : Ce serait dommage effectivement !!
Peux-tu nous dire un mot sur les prises de contact de ce que l’on peut appeler les « gros groupes » ? Sans parler spécialement du côté financier. As-tu déjà eu à gérer des exigences, des caprices de star qui conditionnaient leur venue ?

Ben : (hésitant) Oui, oui, si tu veux. Il y en a un petit peu… Je suis conscient qu’en faisant venir des artistes comme Mötley Crüe, Manowar, Heaven & Hell, Marylin Manson... Ce sont des groupes qui vont avoir des exigences bien particulières et qu’un festival de l’ampleur du Hellfest doit pouvoir être en mesure de répondre favorablement aux demandes.

Des limousines, de la sécurité privée, ça ne me choque pas, on doit être les premiers conscients que c’est des artistes qui vivent bien, ils n’ont pas du tout le même mode de vie que moi (rires). J’habite en campagne, dans une petite maison à Clisson. Eux, bon ben, y’en a certains qui sont à Hollywood dans des villas. Donc automatiquement, on n’a pas les mêmes attentes, hein ? Moi, quand je me fais accueillir dans un festival, s’il y a un peu de bières et des bons groupes, je suis content.

Bon, le groupe c’est vrai où il y a eu beaucoup, beaucoup de discussions et où ça a duré longtemps c’est Manowar, parce qu’ils sont particuliers, moi j’adore Joey (De Maio : leader de Manowar), mais bon, ils sont particuliers. Il a fallu négocier longuement au niveau des prix, au niveau du volume sonore et de pas mal de petits trucs, mais tout est faisable tu vois ? A partir du moment où tu te mets d’accord sur le prix, tu signes en tout état de cause en te disant que bon, c’est sûr que tu vas accueillir Manowar, ils vont avoir plus de demandes (exigences) qu’Adagio par exemple, c’est évident, vu la notoriété du groupe. Et donc il y a certains groupes qui s’attendent à des traitements de faveur différents. Mais rien de choquant.

Ben Barbaud

Fab : Ayant récemment lu leur biographie « The Dirt » qui est assez hardcore, cela a confirmé que ce groupe est (ou était) probablement le groupe le plus dur à gérer de l’histoire du rock (à part Axl Rose). As-tu eu peur de ce fait ? ou étant maintenant plus âgés et pères de famille, tu comptais sur le fait qu’ils se soient passablement calmés ?
Ben : Exactement. Ca ne devait pas être une mince affaire il y a une vingtaine d’années. Mais des festivals, il n’y en avait pas beaucoup et il n’y avait pas les mêmes attentes, tu sais.

Les festivaliers attendent un confort plus à la hauteur. Les groupes ont eux aussi compris que le milieu des concerts s’est professionnalisé. La majeure partie des groupes gagnent plus d’argent en faisant des concerts qu’en vendant des disques. Donc, ils ont tout intérêt à être sérieux, car annuler des concerts parce que l’autre il s’est pris une cuite la veille, ça se fait plus. Maintenant, y’a des enjeux financiers qui sont tellement énormes qu’on ne peut plus faire n’importe quoi.

Mais non, je n’ai pas du tout peur de Mötley Crüe, ni de Manowar, ni de Marylin Manson. Je suis entouré de gens professionnels qui savent à qui ils ont affaire. Ce n’est pas moi qui accueille les groupes, ce n’est pas moi qui vais conduire la limousine de Nikki Six. Mais à partir du moment où des gens compétents se sont occupés de prévoir tout ça pour le groupe, y’a pas de raisons que ça se passe mal.

Fab : Tu les as rencontrés et ça s’est bien passé ?
Ben : Ah mais tu sais, moi je n’ai pas de rapports avec les groupes. Comme je leur dis, tous les gens ont l’impression que je suis le copain des stars, mais loin de là. Tu vois, j’ai fait jouer au moins trois ou quatre fois Slayer ou Motörhead, je ne leur ai jamais serré une fois la main. Alors évidemment, j’ai serré de nombreuses fois la main du tour manager, du production manager… Car c’est les gens avec qui tu fais du business. Ce n’est pas Tom Araya qui négocie le prix de son concert.

Mais je ne suis pas quelqu’un qui est attaché et qui recherche la reconnaissance avec les artistes, je ne suis pas quelqu’un qui irait se pointer en costard cravate dans leurs loges en disant « merci les gars d’être venu, c’est moi le chef ». Non, ça m’est égal. Je passe plus de temps à dire bonjour aux bénévoles qui passent, qui donnent de leur temps et de leur énergie pour faire en sorte que ce festival existe, parce que je le redis : sans l’apport de nombreux courageux qui se donnent bénévolement, parce que ce sont des amoureux de cette musique-là, le festival n’existerait même pas.

Donc, je choisi mes priorités et je préfère prendre soin de ces gens-là. Les artistes après tout, je suis très content qu’ils viennent, et si les gens qui les accueillent me disent « putain, Slayer ils étaient super contents, ils sont repartis avec le « smile ». Bon ben, parfait… Ils reviendront l’année prochaine, dans deux ans, ou dans trois ans…

Ben Barbaud

Fab : Le premier jour, la scène centrale est nommée « Crue Stage » en l’honneur de Mötley Crüe. N’as tu pas peur que Manowar te fassent une « scène » dans la mesure où le dimanche il n’y a pas de « Manowar Stage » ? ;)
Ben : Non, je ne pense pas non. Bon, il (Joey De Maio) l’a regardé le programme. Non, Joey m’a fait chier après sur la taille du logo de Manowar (rires), il fallait évidemment que celui-ci soit plus gros que tout le monde et soit plus visible que tout le monde, mais bon. Ca évidemment, c’est les petits caprices de stars, mais ce n’est pas très méchant, on est là pour essayer d’arranger tout le monde, et de faire en sorte que ça se passe bien.

Alors après, on jongle : si on met le logo de Manowar plus gros que tout le monde, bon ben c’est Mötley Crüe qui va m’appeler, puis après ce sera Marylin Manson, ...puis au bout d’un moment, je leur dis « attendez les gars, faut quand même que je mette les logos de tous les groupes aussi, donc si vous prenez toute la place sur le poster, euh, à un moment, ça va pas le faire ».

Fab : Comment gères-tu les annulations de groupe ? Possèdes-tu une liste d’attente de groupes de remplacement ?
Ben : Parfois oui, parfois non. Ça dépend à quel moment les groupes annulent.
Plus c’est proche du festival et plus c’est difficile parce que les groupes ont déjà booké d’autres dates, ou parce ce qu’ils ne sont pas disponibles. Donc après c’est au coup par coup.
Cette année, j’ai eu pas mal d’annulations, mais d’après moi, je m’en suis pas trop mal sorti avec les remplacements puisqu’il y a même certaines personnes qui sont plus contents des groupes remplaçants que des groupes qui étaient prévus à la base.

Si Mötley Crüe devait annuler parce que quelqu’un s’est cassé la jambe deux jours avant, euh, pour remplacer un groupe de ce calibre-là, j’avoue que j’aurai du mal. Tu sais, on n’est pas des magiciens non plus.

Et je te dis encore, il va bien y avoir encore des trucs qui vont se passer, un groupe qui va louper son avion, ils vont arriver en retard, ils ne vont pas pouvoir jouer… Sur 108 groupes de toute façon, y’a toujours des risques.

Ben Barbaud

Fab : Sachant que tu as toujours prôné la diversité musicale, je constate également que tu recherches aussi celle au niveau des animations, avec l’apparition du « Monster » Ball of steel, et de l’Electric Circus ? Peux-tu nous en dire un peu plus là-dessus, qui en est à l’origine ? Y’a-t-il eu des demandes ou exigences précises de votre part ?
Ben : Non, les années passées, on a toujours eu des petites animations extérieures qui se faisaient. L’an passé on avait le skate là, avec le bateau de pirates, et là cette année, on a eu pas mal de sollicitations pour en refaire, puis on trouvait ça sympa.

Les strip-teaseuses étaient là déjà l’année dernière, et cette année y’a le catch qui voulait venir. On s’est dit « ouais !», est-ce qu’on ne ferait pas un truc en marge du festival pour proposer d’autres choses aux festivaliers.

Je suis un habitué des festivals, et parfois, quand il y a des groupes qui ne nous intéressent pas et qu’on a envie de faire une pause, on boit une bière, on regarde autre chose… Alors c’est vrai que ça peut paraître complètement cliché de proposer du catch et de regarder des nichons et puis des culs, c’est vrai que c’est très cliché. Mais en même temps, c’est ce qui fait qu’on rigole. Je n’allais pas mettre une pièce de littérature ou de théâtre...les mecs ils m’auraient dit « c’est quoi ça ? » (rires). Après, il y a une disco sur le camping jusqu’à 5h du matin pour que les mecs continuent à faire la fête.

Bon c’est vrai qu’il y a toujours eu des petits trucs comme ça, sauf qu’on les mettait moins en avant. Là cette année, on a décidé de faire un petit peu plus de pub. Bon, ça nous fait pas vendre plus de tickets, et puis je rassure tout le monde, ça coûte quasiment rien au festival. Parce que j’ai eu beaucoup de commentaires de gens qui me disaient « putain, si c’est à cause de ça que le prix du billet a augmenté. »
Non, non, ça ne vaut rien ça : le moto-cross c’est un truc qui est payé par les sponsors généralement, donc ça ne coûte rien au festival, c’est juste histoire d’agrémenter lorsque les gens se retrouvent dans l’enceinte du festival, même si ce n’est pas une fête foraine.

Ben Barbaud

Fab : Avec le recul, après plusieurs années à organiser des festivals, ressens-tu une sorte d’injustice, de manque de considération ou de reconnaissance de la part d’une partie de ta ville de Clisson, au vu de ce que tu leur apportes, que ce soit financièrement ou tout simplement au niveau de la renommée ?
Ben : Non, tu sais moi Clisson, j’y habite depuis je sais plus combien d’années. On est dans un milieu rural, Donc évidemment, leur faire accepter ce projet-là, le pousser, c’est dur pour eux parce qu’ils ne connaissent pas, et ils ne savent pas comment s’y prendre, ils ont déjà peur au niveau des règles élémentaires de sécurité.

Donc là déjà, depuis 3 ans, on les a rassuré sur la qualité du public, sur la qualité de l’organisation et de la sécurité. Au fur et à mesure, les commerçants sont derrière nous, les vignerons aussi. Donc, tout le monde commence à adhérer, et au bout d’un moment, et c’est en train de se faire, j’espère qu’il va y avoir une adhésion totale de la part des habitants de Clisson, des institutions, des élus.
Et qu’un jour, les Clissonnais ne s’imaginent plus leur ville sans le Hellfest, et qu’ils en soient fiers même si ils ne sont pas métalleux, et que quand ils voient une affiche quelque part, ils disent « ah ben c’est chez nous que ça se passe, le plus gros festival de hard-rock en France ! ».

Mais ça commence à bouger depuis bizarrement l’année 2007, qui a été l’année la plus terrible pour les festivaliers. C’est bizarrement là que la majorité des habitants de Clisson ont admiré le courage des festivaliers, à rester pendant 3 jours, sans chahuter, sans créer de problèmes, en se disant « putain il pleut, c’est l’horreur, mais les gars ils sont là, ils s’en foutent, ils regardent les concerts, ils continuent à boire, ils continuent à rigoler… ». Et là, ils se sont dit que l’image qu’ils avaient de cette musique-là, et du public qui participe à ce genre de manifestations était complètement fausse, que ces gens-là sont super sympas.
D’année en année, j’ai de plus en plus de gens de Clisson ou autre, qui se manifestent pour dire « est-ce que vous pouvez nous mettre en contact avec des gens qui cherchent un hébergement, on le fait gratuit, on leur laisse une place dans notre jardin, ...parce que nous, on habite à Clisson depuis très longtemps, et puis le fait de voir une population jeune arriver, dont 40% d’étrangers, et bien on a envie de communiquer ».
Il se passe quelque chose chez eux à Clisson, il y a 50 nationalités, et ils ont envie de rencontrer ces jeunes-là dont ils avaient peur au début. Donc c’est déjà bien comme première victoire d’avoir réussi à faire changer les mentalités.

Alors après, te dire que demain il y aura des gros budgets débloqués pour nous, pour faire premièrement baisser le prix du ticket, car beaucoup de jeunes ou de moins jeunes qui ne peuvent pas se payer un billet. Il y a des gens qui ont déjà un métier pas très bien payé, et en ce moment, l’économie n’est pas dans une période d’euphorie, donc je comprends qu’il y ait des gens qui se saignent vraiment pour aller au Hellfest. Donc j’aimerai bien que les institutions, département, région ou état, se demandent « mais pourquoi on n’investirait pas un peu plus sur le Hellfest pour permettre à des jeunes de venir découvrir cette forme de culture », plutôt que de subventionner à coup de millions d’euros les spectacles de musique classique en disant qu’il faut que les jeunes puissent se payer des concerts de musique classique.

Mais « fuck off » quoi, les jeunes ils n’ont pas envie d’aller voir de la musique classique, faut arrêter. Les jeunes ils ont envie d’aller dans des trucs de jeunes. Moi je connais des gamines de 16-17 ans qui en ont pleurées. Elles habitent à Clisson. Elles sont fans de Marylin Manson depuis de nombreuses années, et malgré le fait qu’il vienne jouer au Hellfest, elles ne pourront pas le voir ! C’est quand même vachement dommage. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire pour la musique classique, je n’ai rien contre ce style, mais que ça s’équilibre ! Nous on a quasiment rien, le Métal est considéré comme une musique de « niche », c’est une esthétique musicale qui a des problèmes avec les religieux, ...Donc ils se disent « putain, on ne veut pas en entendre parler et on ne leur donne rien ! ».

Fab : Au niveau international, ressens-tu des retombées positives en terme de crédit ?
Ben : Chez les anglais, ouais. Je le répète mais les anglais ont une culture du rock et du métal complètement différente de celle qu’on a en France. Il faut savoir que la variété qu’on a chez nous c’est Johnny Hallyday, Jean-Luc Lahaye, Frédéric François, c’est Bénabar...

La variété en Angleterre, y’a eu le Hard FM, y’a eu Def Leppard, Whitesnake... Là-bas ce n’est pas rare de voir des jeunes écouter les Misfits et Manowar, et de ne pas avoir de barrières. En France c’est plus rare. Le gars qui écoute Manowar ne va pas s’intéresser au Black Metal, et le gars qui écoute du Black Metal ne va pas s’intéresser au Heavy... Donc si tu veux, je pense qu’il y a beaucoup d’anglais qui se retrouvent dans la programmation qu’on fait parce que c’est très éclectique.

Et je ne sais pas, mais sur les 20 000 personnes qui vont venir au festival, les anglais vont représenter 3000-4000 personnes. A cela t’ajoutes les irlandais, les espagnols…On va atteindre à peu prés 35% d’étrangers.

Tous ces anglais, ces espagnols ont l’opportunité d’aller dans d’autres festivals, on n’est pas moins chers que les autres, on est en plus moins bien placé que certains. On n’est pas au centre de l’Europe, et pour des gens qui viennent d’Allemagne y’a quand même beaucoup de festivals plus proches. Mais malgré tout, il y a des gens qui préfèrent venir chez nous. C’est que la programmation doit faire son effet.

Ben Barbaud

Fab : Tu as des envies de production ? ou d’un label HELLFEST ?
Ben : Non, pas pour l’instant.
Bon, je suis quelqu’un d’ambitieux. En montant ce festival, j’ai pris énormément de risques et il y a une part d’inconscience. Je suis quelqu’un qui aime beaucoup travailler. Pour l’instant, l’objectif est d’asseoir le festival, de faire en sorte qu’il soit pérennisé, que ça dure le plus longtemps possible. Une fois que j’estimerai que le festival est bien géré, que tout se passe bien, que tout est pro, que tous les gens qui travaillent sur le festival sont à leurs places, sont des gens compétents, que tout se passera bien quoiqu’il arrive, j’aurai certainement l’idée… car au bout d’un moment je commencerai à m’emmerde.

Evidemment j’essaierai de repartir sur un projet, et il y a plein d’autres choses qui m’intéressent dans la vie que la musique. Puis tu sais, la musique ça prend énormément de temps, d’énergie et de patience.
J’ai la chance d’avoir une femme qui m’a toujours supporté, mais je ne sais pas comment elle fait. (rires). Parce que j’ai passé des heures et des heures à travailler, à ne m’intéresser qu’à ce que je faisais, je ne m’intéressais jamais aux autres. Je commence maintenant à me tourner vers les autres parce que j’ai plus de temps. Et puis j’ai un gamin, donc il faut bien que je passe du temps avec lui.

C’est sûr que quand tu fondes un projet, c’est ton bébé un petit peu aussi. Moi dés le début où j’ai fondé le festival, j’avais une idée très précise de ce que je voulais, comme type de festival, comme type de groupes. La seule difficulté que j’avais, c’est que j’avais des idées de grandeur de festival, et que je me suis rendu compte que tout seul, je ne pouvais pas y arriver. Donc il m’a fallu trouver des gens qui pouvaient se greffer à moi, compétents, qui aillent dans la même direction que moi et à qui je délègue du travail quoi. Et là je pense que depuis un ou deux ans, j’ai trouvé une bonne équipe, avec la presse, que ce soit Roger ou Olivier, plus d’autres personnes que j’ai recruté à droite à gauche, et du coup le festival est mieux préparé, mieux organisé. Et si ça continue comme ça, et bien c’est parfait.

   

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