Live Reports

In Extremo - Jenx

In Extremo

11 mars 2007 (L'Elysée Montmartre)

À peine rentré de 15 jours au pays des palmiers, que mes pas me ramènent déjà boulevard Rochechouart, véritable petite Mecque personnelle en matière de concert. J'ai le sourire.

Déjà, il fait beau, et même très beau pour un 11 mars sur Paname. Ensuite, à mon arrivée je remarque que les badauds semblent s'attarder au détour de l'entrée de la salle. Ce sont mes oreilles qui m'apprennent pourquoi. En effet, un sympathique joueur de biniou distrait la file d'attente devant l'Élysée-Montmartre.

Ça s'annonce donc plutôt bien, même si la dite file me parait assez réduite alors que les portes sont sur le point de s'ouvrir. A vue d'oeil, le public me semble un peu plus âgé que pour les concerts metal des environs. Chouette, pour une fois je ne ferai pas office de vétéran de la soirée.

Aucune info à ce moment sur le groupe en première partie, même sur l'affiche à l'entrée de l'Élysée, qui annonce la tournée du jubilé des 10 ans du groupe.

Mes soupçons sur le nombre de spectateurs se confirment rapidement puisque la salle est en petite configuration. Et même ainsi elle n'est pas remplie et ne se remplira pas, loin s'en faut, même au plus fort du show.

In Extremo

Rapide saut vers le stand des merchs, et hop j'ai mon nom, la première partie sera donc 'Jenx'. Je ne connais pas. Étant venu avant tout pour les photos, je me dirige par conséquent vers la fosse photographe, et en apprend un peu plus sur ces guests. Apparemment Jenx est un groupe français d'origine bordelaise qui vient de sortir son premier album "fuseless". Ok.

Le décor du set d'In Extremo est déjà partiellement en place, avec entre autre l'impressionnant 'cheval' énorme tambourin supposé être fait à partir de la peau presque entière d'un canasson.

Les quatre français font donc leur entrée sur scène, dans l'indifférence la plus totale. Les bordelais se définissent comme un groupe indus, teinté de death. La prestation est carrée, le son impeccable mais malheureusement la sauce ne prendra pas et le public restera très frileux pendant tout le show. Certes, à part une ou deux tentatives vers le début, le groupe n'essaie pas trop de communiquer avec le public. C'est dommage car le groupe a du potentiel, et certains morceaux accrochent bien, à l'image de l'instrumental qu'ils joueront vers la fin du set.

Le show aura duré environ trois quarts d'heure et le groupe quitte la scène comme il est arrivé, sans faire de vagues. Peut être qu'un choix plus en rapport avec le style, radicalement différent, des Allemands aurait été plus judicieux. Enfin, quelle que soit la raison de ce choix, il ne s'agit pas d'une spécificité parisienne puisque Jenx ouvrira également les hostilités pour le concert de Lyon.

Retour des lumières, la salle ne s'est pratiquement pas remplie depuis mon arrivée et les derniers rangs sont bien dégarnis. Une petite demi-heure d'attente et les choses sérieuses peuvent commencer.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas la tête d'affiche, In Extremo est donc un groupe allemand, qui, outre le combo classique chanteur, gratteux et batteur, comporte 3 instrumentalistes qui alternent régulièrement entre plusieurs instruments typés médiévaux, allant de la cornemuse à la harpe en passant par toutes sortes de flûtes et certains instruments exotiques (en tout sept membres sur scène).

Leur style est donc inclassable, quelque part entre Rammstein, Clawfinger et Loreena McKennitt, étonnant mélange de plusieurs musiques qui pourraient sembler incompatibles au premier abord, et pourtant elle tourne… (comme dirait l'autre).

In Extremo

Mais retournons à nos moutons… Cette fois-ci, l'arrivée sur scène est saluée par un tonnerre d'encouragements. Le chanteur apparaît seul, habillé en corsaire, et entame un petit chant a capella avant d'être rejoint par le batteur et les deux guitaristes. Le reste de l'équipage appareillera au cours du premier titre, nous emportant avec lui dans un voyage 1000 ans en arrière.

In Extremo

Très rapidement les Allemands prennent possession du public et ne le lâcheront plus. Seul bémol, comme à son habitude, le public français n'est pas très anglophone ! Après une première tentative dans la langue de Goethe qui nous aura seulement permis de constater qu'un petit groupe de fans allemands a fait la route jusque-ici, le front man, Das Letzte Einhorn ("La dernière licorne", les membres du groupes ont tous un doux petit surnom), tentera de communiquer en anglais avec le public pour un résultat assez mitigé.

Heureusement, le public connaît par coeur une bonne partie des refrains, pourtant en latin, celtique ou allemand, et le chanteur s'en donnera à coeur joie, tout au long de la soirée, à les faire chanter.

Car, au-delà des mots, le courant passe particulièrement bien et l'ambiance est incroyablement festive. Le septet prend énormément de plaisir à jouer et ça se voit. Leur bonne humeur est communicative et le public ne cesse de taper des mains et de remuer pendant quasiment tout le show. Pour ne rien gâcher, le son est très bon et le groupe joue juste malgré la variété d'instruments présents sur scène.

Même si, d'après certains spectateurs, le décor n'est pas complet - il manque la proue et la poupe du bateau- et le show est amputé des habituels effets pyrotechniques à la Rammstein, la mise en scène se maintient à un bon niveau. Le chanteur endossera plusieurs costumes différents et les réguliers changements d'instruments exotiques contribuent au show. J'ai dénombré jusqu'à sept instruments différents pour Dr Pymonte.

In Extremo

Cerise sur le gâteau, plusieurs musiciens auront leur moment de gloire avec un petit solo pour au moins 4 d'entre eux à différents moments de la soirée, ce qui apporte un plus indéniable au spectacle...

Malheureusement, la soirée touche déjà à sa fin. Et oui, "déjà" car malgré un set tout à fait honorable d'un peu plus d'une heure cinquante le concert est passé bien trop vite tant j'y ai pris de plaisir.

In Extremo

Le public ne s'y trompe pas non plus et nos Allemands quittent la scène sous un déluge d'applaudissements, non sans avoir effectué auparavant un véritable salut digne de la fin d'une représentation théâtrale.

Les vingt et un titres de la setlist de ce soir sont orientés autour du tout frais best of du groupe "Kein blick zurück". On peut simplement regretter qu'aucune chanson en vieux français n'ait été jouée, alors même que la langue de Villon soit assez bien représentée dans leur discographie.

La conclusion est simple, si vous voulez passer une super soirée et même si vous ne connaissez pas du tout le groupe, n'hésitez pas, vous pouvez acheter votre ticket les yeux fermés. Le groupe vaut largement le détour, et leur bonne humeur sur scène n'est pas sans me rappeler les meilleurs concerts de Clawfinger.
Une prestation de plus en plus rare…

SpiriT

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