Live Reports

DevilDriver - In This Moment - Panic Cell

Devildriver

04 juin 2007 (Le Trabendo)

J-3, J-2, J-1… Ça y est, c’est le jour J, le jour du Devil !

Je vais enfin pouvoir le voir, et soigner ma frustration du concert annulé à l’Elysée Montmartre en 2006. D’un autre côté, difficile de rivaliser avec le « Download Festival » qui avait permis à Dez de participer au set de Korn en remplaçant son front souffrant, Jonathan Davis. De plus, le groupe avait assuré le lendemain le créneau horaire laissé vacant par Soilwork.

Comme d’hab’, périph blindé et ce n’est pas le Trabendo qui affiche complet ce soir, mais la porte de Pantin. Petite visite du quartier pour trouver une place à l’arrache et nous y voilà enfin !

Devildriver

A notre arrivée, Panic Cell est déjà en place depuis un petit moment. Je me fraye tant bien que mal un chemin vers le devant de la scène, au milieu de riffs aux consonances qui ne sont pas sans rappeler un peu Machine Head. Fin du titre, le chanteur tente à plusieurs reprises de communiquer, sans trop de succès avec le public pourtant assez réceptif.

Il demande si on aime ce qu'on entend, ce à quoi le public répond par un franc "beuar", mais à la question suivante, "qui viendra nous voir si on repasse à paris ?" c'est le bide total.

On remerciera le jeune homme du premier rang qui osera prendre le micro, pour expliquer « in english » avec l’accent le plus frenchy qui soit qu’on ne comprend rien. Ben ouais, la renommée du bilinguisme du public français a encore fait ses preuves !
Les anglais assureront un set correct, sans révolution du genre mais plaisant, aussi bien sur le fond que la forme, alternant entre plusieurs styles. Une bonne entrée en matière pour la suite…

C’est au tour, de In This Moment de prendre le relais. Premier détail qui m'amuse, contrairement à Panic Cell qui a dû jouer sur une batterie installée sur le tout devant du stage, réduisant par la même la surface déjà bien étriquée de la scène, Jeff aura lui le privilège de se défouler sur les fûts de Devildriver. Un petit bout de tissu aux couleurs du groupe qui vient pendouiller négligemment par-dessus le logo de la grosse caisse et hop le tour est joué.
Rien de plus à dire sur l’entrée en scène des différents membres jusqu’à l‘arrivée du front… La demoiselle est une blonde, au look country à la chemise rose bonbon et aux bottes en daim à franges dans la plus pure tradition des grands westerns américains.

Surprenant ! Déroutant ? Je dirais plutôt décalé, car quand la demoiselle pousse ses hurlements de métalleuse, on est loin du style « dandinage » du postérieur proposé.

Devildriver

Niveau vocal, elle assure bien, rien à redire, jouant bien avec les reverbs, la miss arrive à restituer de long cris hauts perchés bien posés, très convaincants pour un live. La prestation est énergique, Maria a certainement abattu plusieurs dizaines de kilomètres, sautant littéralement sur la moindre (trop rare) parcelle de lumière projetée sur la scène, quitte à totalement éclipser le reste du groupe. Et malheureusement, si le public majoritairement dopé aux testostérones de la salle est en transe devant le joli minois de la blonde, sa tendance poupée barbie 'parce que je le vaux bien' qui se dandine du postérieur a de quoi dérouter, voire exaspérer. En tout cas, cela manque de cohérence et laisse une impression un peu mitigée. Dommage, car le groupe vaut mieux que cela, mais à trop vouloir exploiter sa carte "belle blonde", il y laisse un peu de sa crédibilité.

Changement de scène et le moment tant attendu, arrive enfin !

Devildriver

Petite déception, cela ne concerne peut être que moi, mais les mots magiques 'I dreamed, I died' ne sont 'nowhere to be found' sur la setlist, pourtant assez longue, scotchée à deux mètres de votre serviteur. Snif !

L’intro de 'The fury of our makers hand' retentit et c’est parti pour 1h10 de déchaînements, de folie à l’état pur! La set list est un modèle d'équilibre entre les galettes … 6 titres du premier album, 5 titres du second et 2 ptits nouveaux (les deux premiers de "The last kind words") éparpillés au long du show.

Mélangez un Dez radieux, un groupe soudé, et un public survolté et vous obtiendrez la combinaison parfaite pour faire de ce concert un moment inoubliable, musicalement sans reproche.
Cerise sur le gâteau, un petit événement et non des moindres, avec la participation de Burton C. Bell (frontman de Fear Factory s'il est besoin de le préciser) qui aura joué les backvocals de luxe sur 'Swinging the Dead'.

La prestation est carrée, ça joue et bouge bien sur scène, et bien plus encore dans le public qui réussira un immense 'circle pit' occupant la presque totalité de la partie basse de la fosse (le Trabendo étant configuré sur plusieurs paliers pour ceux qui ne connaîtraient pas cette salle mythique). Malheureusement, si le groupe semble très au point, on ne peut pas en dire autant du son qui tire très largement vers les graves, la basse dominant outrancièrement les riffs quasi noyés des deux autres gratteux du groupe.

Devildriver
Devildriver

On retiendra donc d'un côté un Dez très chaleureux, avec une vedette surprise en la personne d'une bouteille de rouge que notre derviche préféré aura agité une partie de la soirée et une bonne dose de communication avec le public… D'un autre côté, outre le son assez médiocre, on regrettera une nouvelle fois les timings au couteau que semble imposer le Trabendo…

Après un second rappel très sollicité du public, les ricains reviennent sur scène nous assener une claque supplémentaire, hors set-list, avec l'agité 'Bear witness onto'. Face à un public déchaîné, le groupe entame alors une discussion avec la sécurité. Lueur d'espoir, peut être va-t-on finir par avoir enfin 'i dreamed i die' ? (je sais, je sais, je suis lourd :P). Que nenni ! L'incompréhension se peint rapidement sur les visages, et le groupe se voit contraint de saluer le public et vider les lieux.

Si on en est pas arrivé à la 'performance' lors du concert d'Unearth, sortis de la scène directement dans la fosse par la sécurité, c'est quand même assez navrant.

Heureusement, Dez, fidèle à lui-même, viendra, une petite demi-heure après la fin du show, discuter, sourire radieux jusqu'aux oreilles, avec ses fans sur le fronton de la bâtisse, saluant et remerciant une dernière fois un Burton qui traînait encore par là.
Notons au passage, outre ce grand monsieur, la présence du facilement identifiable Nico et ses dreads (chanteur de The ARRS), et des Zuul FX quasiment au grand complet, ce qui ne surprendra personne quand on connaît les influences de cet excellent combo…

Bboo & SpiriT

All rights reserved - BSpix

About BSpix...