Live Reports

« BLACK CRUSADE » : Arch Enemy / Dragonforce / Trivium / Machine Head

Black Crusade

28 novembre 2007 (L'Elysée Montmartre)

SpiriT

Ahhh, voilà une affiche qui aurait de quoi mettre l’eau à la bouche … Et pourtant quand j’y pense, c’est plutôt le contraire qui se produit tant l’alchimie me paraît douteuse. D’une part, l’Elysée Montmartre et ses contraintes horaires qui font qu’on ne peut espérer en semaine n’avoir qu’un échantillon de chaque groupe, et d’autre part, un mélange des styles qui s’il permet de ratisser large, n’en n’est pas moins osé.

SpiriT
Les premiers à en faire les frais seront les fans de Shadows Fall. En effet, les américains, pourtant présent sur la totalité du reste de la tournée, préfèreront le brouillard anglais aux folies bergères … Exception française, contraintes horaires (le groupe n’avait peut être pas envie de jouer à 17H, avant l’ouverture de la salle, comme on aime trop souvent le faire à l’Elysée) ou opportunité londonienne, quoi qu’il en soit je suis bien déçu de n’avoir pas pu les voir, ne fut-ce qu’en amuse gueule ! Bon, il me reste encore Arch Enemy ^^

Fab the Fab
Je dois reconnaître que c’est uniquement Machine Head qui me faisait me déplacer à l’Elysée-Montmartre sur la première des deux dates parisiennes de cette tournée nommée modestement ‘Black Crusade’.
En effet, pour les avoir vus en première partie de Metallica à Wembley en juillet dernier, il me tardait de les revoir pour un set plus long. Pour tout dire, je ne connaissais qu’un tout petit peu Arch Enemy et Dragonforce. J’avais en revanche beaucoup entendu parler des américains de Trivium, et l’occasion m’en était donnée d’en avoir le cœur net. Inutile de dire qu’avec une telle affiche, les deux dates affichent complet, même si Shadows Fall a été retiré de la playlist … dommage, vraiment dommage.

SpiriT
Histoire de pouvoir me placer tranquillement, j’avais posé mon après midi, et c’est vers 17H que je découvre un attroupement croissant qui se forme devant l’EM. Une grosse demi heure plus tard, je récupère le pass photo de bboo et fonce vers l’avant de la salle, squatter les premiers rangs en attendant que mes 2 acolytes de la soirée ne pointent le bout de leur nez. Fab the Fab étant plutôt sage, on fini par se placer sur le côté de la scène histoire d’être un peu au calme (dur de vieillir ?).

Black Crusade

Fab the Fab
C’est donc vers 18h00, après une petite intro, que les suédois d’Arch Enemy arrivent sur scène, avec ‘Blood on your hands’ & ‘Enemy Within’. Leur death métal mélodique fait mouche auprès du public déjà très présent ce soir. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on voit un groupe de death avec une grande chanteuse, blonde qui plus est ! Sans être spécialiste, on peut constater qu’Angela Gossow assure même dans ce style pas vraiment prédestiné pour des voix féminines.

Le groupe fondé en 1995 enchaîne avec ‘My Apocalypse’ & ‘Nemesis’. Devant un public vraiment réactif, surtout aux premiers rangs. Angela nous demande alors si nous viendrons en avril 2008 lors d’une nouvelle venue à Paris…avant de nous lancer la dernière chanson du set, à savoir l’ultra-efficace ‘We will rise’. Le tout pour un set de seulement une trentaine de minutes (festival oblige) mais qui met quand même l’eau à la bouche !

SpiriT
Ahhh ! Enfin l’occasion de voir Arch Enemy ! J’avoue que j’étais bien agacé de les voir ouvrir (même si quelque part c’était assez logique), et m’étais préparé psychologiquement à un set de 30 minutes. Préparation ou pas, je reste évidement très frusté par ce mini-concert, tout excellent qu’il fût. Joli final en tout cas avec l’enchaînement Nemesis + We will rise (une petite vidéo ici). A noter que les spectateurs du 2nd soir furent chanceux, puisque la set-list leur offrait l’excellent Ravenous en lieu et place de ‘My apocalypse’. Bien sûr qu’on sera là ma grande ! Pas question de rater ça.

Black Crusade
Black Crusade

Fab the Fab
C’est quelques 25 minutes plus tard que le deuxième groupe de la soirée, Dragonforce, anciens Dragonheart, fait son apparition avec ‘Fury of the storm’, ‘Operation ground & pound’ & ‘Starfire’. Autant le dire tout de suite, cela va être le moment le plus faible de cette soirée. En effet, le speed métal épique de ce groupe ‘multi-ethnique’ fondé en 1999 ne fait déjà pas l’unanimité par manque d’originalité ; mais le pire, c’est carrément l’attitude des musiciens.

Outre Herman Li (chant et guitare) et notre compatriote Fred Leclerc (basse, qui a également joué avec Heavenly) qui semblent s’éclater un minimum et relèvent réellement le niveau par leur enthousiasme, que dire du clavier certes bondissant mais vraiment ‘too much’ et qui en plus, foire complètement ses sorties avec sa guitare-clavier. Sam Totman, le deuxième guitariste, donne l’impression d’être complètement débile, à trop vouloir en faire pour se donner un style…

Mais le pire reste à venir avec ZP Theart le chanteur qui insulte littéralement le public en assénant une phrase style « je préférais être avec ma grand-mère mourante que jouer devant vous »…Si le public n’est pas assez réactif pour toi, une remise en question s’impose non ? Vraiment dommage pour Herman et Fred, qui personnellement méritent mieux que ça. Leur set s’achève avec ‘Valley of the damned’ & le célèbrissime ‘Through the fire and the flames’ pour une durée de 38 mn.

SpiriT
Que dire de plus ? Je m’attendais à un groupe speedé, ultra kitch mais plutôt sympa et délirant. Il faut dire qu’on est loin, très loin de mon style de prédilection, mais j’arrive pourtant à passer de bons moments en présence de groupe tels qu’Heavenly (puisqu’on en parle).

Ça commençait d’ailleurs pas trop mal, avec une intro humoristique reprenant Ecstasy of Gold (le bon, la brute et le truand) et autres Carmina Burana pour se moquer des intros stylés de certains groupe qu’on ne citera pas ;). Malheureusement, la légèreté virera vite au lourdingue et j’ai eu l’impression de me retrouver avec la version castré et perruqué du chanteur de Kickback. Trop c’est trop, Ze Frontman m’aura complètement gâché le show.

Black Crusade

D’ailleurs, un rapide sondage autour de moi pendant le show, puis à la fin du concert me confirmera que je suis loin d’être le seul à n’avoir pu apprécié cette bande de joyeux drilles. Dommage d’avoir voulu intégrer un tel groupe à l’affiche, j’eu nettement préféré voir leurs précieuses minutes redistribuées aux 3 autres protagonistes de la soirée. Toutefois, tout n’était pas noir… Saluons la performance de Fred, nickel, tant à la basse qu’à la guitare (qu’il aura emprunté pour un titre à Sam) et le coup « des bières + pailles » accolées au micro c’était bien sympa.

Black Crusade

Fab the Fab
L’ambiance monte d’un ton avec l’imminente venue de Trivium. On sent quand même que si les deux concerts affichent complet, Trivium n’y est pas pour rien au vu du nombreux jeune public hystérique quand les américains montent sur scène : serait-ce le Tokyo Hotel du métal ? A noter malgré la violence de l’affiche, le nombre de filles me semble croissant.

Après une brève intro (‘Divinity 1’) , une attaque directe avec ‘To the rats’ & ‘Fugue’ fait effectivement le ménage dans le public déchaîné. Même si leur Metalcore est ultra-efficace, je ne peux m’empêcher de penser cela fait énormément penser à un mélange de Metallica, Machine Head ou encore Sepultura…et c’est là tout le problème, c’est que ça fait TROP penser à ces groupes, donc aucune originalité. On a l’impression que ce jeune quatuor fait un mélange de reprises de ces groupes que le présent jeune public n’a pas eu la chance de voir sur scène à la ‘grande époque’.

Mais personnellement rien n’y fait, les ‘copier-coller’ sont presque trop flagrants. Évidement je passe un bon moment, et avec le public c’est très entraînant, mais j’attendais mieux d’un groupe dont on nous rabat les oreilles en permanence comme étant le nouveau Metallica. ‘Rain’ & ‘Pull harder on the strings of your martyr’ clôturent un set de 45 minutes.

SpiriT
Ah… Trivium… encore eux ;). Ayant suivi avec assiduité les exploits de la bande à msieur Jeff Waters au cours de l’année 2007, j’avais déjà eu plusieurs occasions de me frotter aux américains.

Black Crusade
Black Crusade

Trivium c’est une recette simple : une pincée de Metallica par ci, une pincée de trash old school par là, une louche de Roadrunner, un peu de branlette de manche, des mélodies faciles à retenir et limites hard fm et vous voilà en présence d’un prototype Triviumesque. C’est assez efficace, à défaut d’être original.

Toutefois, craignant de me faire royalement chier à force de voir et revoir le même concert, je décide d’abandonner mon binôme pour me frotter à la horde d’adolescents en furie qui pogottent au milieu de la salle. Diantre qu’il fait chaud quand on bouge son cul ! Toutefois, on reste loin de la fournaise qui avait embrasé cette même salle en juin, lors de la précédente venue du groupe (concert déjà complet à l’époque, sans MH pourtant). Vu sous cet angle, on profite tout de suite bien mieux du concert ^^.

Entre deux secousses, j’ai eu l’impression que le son laissait à désirer par moments, mais surtout que Paolo et pire encore Corey avaient littéralement gonflés depuis l’été ! Bref … Trivium secoue bien le public et chauffe admirablement la salle pour Machine Head, co-headliner pour la tournée.

Fab the Fab
Enfin, vient le moment que personnellement j’attendais, à savoir Machine Head (nom qui provient du fameux album de Deep Purple qui contient ‘Smoke on the water’). Le concert débute par le premier titre de l’excellent (voir le meilleur car plus régulier) dernier album ‘The Blackening’, c'est-à-dire ‘Clenching the fists of dissent’. Rien de moins que de la fureur et de la rage en concentré ! L’ambiance est énorme !

Ils enchaînent comme souvent avec, selon moi un des meilleurs titres de heavy metal de l’histoire (si, si) : j’ai nommé ‘Imperium’. Extrait du précédent album ‘Through the ashes of empire’, renaissance réelle du groupe, car on commençait à en avoir marre de leur chansons de plus en plus rappées, tout en étant de moins en moins thrash.

Black Crusade

Ce morceau de plus de 6 minutes a tellement de relief (tout ce qui a toujours fait défaut à ce groupe pour moi), de changements de rythme, qu’il en est presque progressif. Que dire de cette intro taillée pour le live ! Malgré une blessure au mollet de votre serviteur (faite le matin même) qui me faisait boiter, impossible de ne pas bondir sur un tel titre !! Quel pied !
Vient ensuite la chanson dédiée à Dimebag Darrell, où plutôt à un journaliste qui s’était permis, à la mort de ce dernier, de le pourrir allégrement (ainsi que toute la communauté métal). Il s’agit bien sûr d’Aesthetics of hate’.

Black Crusade

Inutile de vous dire que quasiment à chaque titre, à la requête de Robb Flynn, des ‘circle pits’ s’organisent histoire de faire bouger au moins la moitié de la salle.

Robb qui nous lance perpétuellement le contenu de son verre (coca ?) nous cri un ‘SANTE !’ (en français dans le texte) avant de boire. Il va même à nous en faire une version Death en beuglant ‘SAANNNTTTTTEEEE ! » accompagné de Dave Mc Clain à la batterie.

Puis c’est l’heure du classique et incontournable ‘Old’ puis ’Halo’, autre titre extrait du nouvel album. A noter sur ce titre l’excellent chant secondaire d’Adam Duce (basse) dont le son est, et c’est très rare en live, très bon et distinct. Pour l’anecdote, c’est lors d’un concert de YES au zénith de paris en Juin 2004 que j’ai entendu les meilleures double-voix sur une scène : chants clairs, puissants, jamais sous-mixés comme bien souvent.

Vient ensuite un extrait de l’album ‘The more things change’ (dernier album potable avant l’arrivée de ‘Through the ashes of empire’), j’ai nommé ‘Ten ton hammer’. Et comme d’habitude (chanson maudite ?), problème de guitare acoustique et de justesse pour l’intro de ‘Descend the shades of night’, chanson grave traitant du suicide : en effet, déjà lors du Hellfest notre ami Robb s’en était pris à son guitar tech à cause de problèmes techniques (avec le fameux « I do my job, do yours », disponible sur YouTube).

Black Crusade

Le show se termine avec évidemment ‘Davidian’. Concert d’une heure 10 minutes, et pas mal du tout selon moi. Ca défoule toujours autant !

Black Crusade

SpiriT
Chose surprenante, bien qu’étant un aficionados du groupe depuis toujours (je n’ai pas honte de dire que j’aime même Supercharger :p) c’est seulement mon troisième concert de Robb Flynn et sa bande de vilains garnements.

La première fois avait d’ailleurs été une cruelle déception … en effet, outre un temps de jeu ridiculement réduit, le groupe ne s’était pas montré particulièrement convaincant lors du Unholy Alliance premier du nom, et Bercy avait largement chahuté le groupe, allant jusqu’à le siffler durant 'Descend the shades of night' (tss, tss, tout ces p’tits cons venus pour Slipknot :p). Si le second concert s’était avéré largement au dessus, on ne peut pas dire que ce titre ait d’avantage porté chance au groupe durant le Hellfest.

Très motivé pour mon premier Machine Fuckin’ Head en tête d’affiche, j’étais assez inquiet quant à la longueur de la set-list pour une telle soirée. Heureusement, mes craintes ne s’avèreront pas véritablement fondées, et c’est une bonne grosse heure de furie qui nous sera servie ce soir. Les pogos de Trivium m’ont permis de progresser dans la fosse, et c’est au second rang, juste en face de Robb que j’assiste au show. Ce dernier est décidément un sacré frontman et dégage toujours autant d’énergie et de charisme. Si le chant n’est pas toujours parfait, la communication avec le public est bien assurée.

Bon, certes on a l’impression d’assister à une rediffusion du Hellfest par moment, et les ‘Santés’ fleurissent de ci de là comme les bières à un concert de métal. Petite innovation, on aura droit à un sympathique Santé en version ‘growl’ cette fois çi. A part ça, la seule entorse à la setlist présentée à Clisson sera l’inversion entre Aesthetics et Old, puis le remplacement de Take my Scars par Ten Ton Hammer.

Les participants du second tour auront plus de chance, puisque outre la réintégration de Scars, c’est le trop rare ‘A farewell to arm’ qui remplacera haut la main le malheureux ‘Descend the Shades of night’.

Black Crusade

Et oui, jamais deux sans trois, mais des problèmes de son, un chant limite et un très gros pain de Robb, viendront saper la balade. Quel dommage que le quatuor se refuse à jouer le dernier titre de the Blackening … Je trouve pourtant qu’ils devraient essayer de trouver une alternative valable à leur balade favorite tant Descend peine à passer l’épreuve du live. Pour le reste, on aura droit à une fosse bien déchaînée, avec un gros circle pit pour finir sur Davidian. Mission accomplie haut la main donc, même si on aura hâte de voir Machine Head pour un vrai concert seuls en tête d’affiche.

Merci à Bérangère et Karine de Roadrunner pour le pass photo !

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